Cet essai est consacré à l'étude des poèmes ultimes de Benjamin Fondane, poète français d'origine roumaine, assassiné à Birkenau en 1944. Longtemps astreint à une poésie qui met en tension l'enracinement terrestre et l'errance du Juif errant, Fondane découvre enfin que la poésie comporte obligation pour le poète de se charger de l'être en temps de détresse. A la question de Hölderlin, il répond qu'obligation est faite au poète de sécréter la dose d'affirmation dont l'humanité a besoin pour vivre. Ce n'est pas d'entretenir l'espérance qui importe au premier chef. Le poète observe qu'en lui se déclare la vocation messianique elle-même. Il a beau la fuir, elle ne laisse pas de faire le siège de la citadelle du Moi. Et dès lors qu'elle a investi la place, elle lui intime de répandre partout les germes de bonté quand Dieu s'est retiré du monde. A ces extraordinaires et énigmatiques poèmes pouvoir est donné de susciter le sens au sein même de la débâcle de la raison.
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