Ce surprenant panorama des Églises «afro-chrétiennes»
et des cultes syncrétistes éclaire d'un jour inattendu
l'évolution du continent noir, dont l'auteur est l'un
des spécialistes.
Dona Béatrice, brûlée vive pour hérésie en 1706 en Angola sous
domination portugaise à l'instigation de prêtres capucins ;
Nongqawuse la prophétesse, qui provoqua en 1857 une épouvantable
famine en Afrique du Sud en prédisant le retour des
ancêtres ; Matsoua le syndicaliste «passe-muraille», gaulliste
de la première heure, mort en prison en 1942 à Brazzaville ;
Joseph Kony, le chef des assassins de l'Armée de résistance du
Seigneur en Ouganda, amnistié en 2006. Tels sont quelques-uns
des prophètes et prophétesses d'Afrique noire dont l'étonnant
destin est largement méconnu au-dehors. L'auteur retrace
encore l'histoire de Simon Kimbangu, emprisonné pendant
vingt ans au Congo alors belge, celle d'Alice Lenshina, qui
dirigeait en Zambie la secte des Lumpa décimée en 1964 par les
forces de l'ordre, et celle d'Alice Lakwena qui disait commander
une armée imaginaire de cent quarante mille esprits. L'auteur
évoque les centaines de membres de la secte des «Dix commandements
de Dieu» brûlés vifs dans une église ougandaise
en 2000, sur ordre d'un illuminé qui était aussi sans doute un
escroc. Il étudie le culte du prophète Harris, le Christ noir des
lagunes, qui eut maille à partir avec l'administration coloniale
française en 1913. Il analyse la prolifération des Églises dites
«sionistes» d'Afrique du Sud, qui s'abstinrent de lutter contre
l'apartheid, et décrit, entre autres, la secte - très riche - des
Chérubins et Séraphins du Nigeria et l'Église du christianisme
céleste, florissante en République centrafricaine.
Au total, ces pages saisissantes permettent de découvrir ce
qu'on pourrait appeler la «face cachée» de la réalité africaine.
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