Avec ce court livre en forme de dialogue entre quatre philosophes - mode d'exposition d'un abord plus facile qu'un lourd traité -, ceux qui s'intéressent à la façon dont la philosophie contemporaine élabore son rapport au monde et au connaissable disposeront d'un outil de réflexion maniable et d'une grande sagacité. Une vigoureuse joute à quatre voix (un positiviste, un pragmatiste, un réaliste, un relativiste) se déploie ici, laissant fuser arguments et arguties. L'exercice démonstratif a un but principal : saper l'attrait, malheureusement peu démenti par les années, exercé par le relativisme épistémologique sur une partie notable des milieux intellectuels. Sous prétexte que la connaissance scientifique serait relative à des contextes (politiques, idéologiques, linguistiques, culturels, etc.), elle ne serait guère assurée et sans préséance sur tout autre système de pensée. Pour prendre un exemple célèbre, la science ne vaudrait pas mieux que la sorcellerie... Avec le relativisme, la science est défaite car réduite au statut de croyance parmi d'autres. Sous les traits du pragmatiste, Larry Laudan, philosophe américain contemporain, ferraille contre cette mode dévastatrice. Une ample préface du philosophe Pascal Engel explique et exemplifie tenants, aboutissants et prolongements récents de la salutaire charge de Larry Laudan contre le relativisme. Après un premier livre traduit en 1995, les lecteurs francophones ont donc accès, grâce à la traduction de Michel Dufour, à un deuxième ouvrage de Laudan, dont les contributions significatives à la philosophie des sciences demeurent peu connues en France en dehors des spécialistes.
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