
La science et l'expérience scientifique préexistent-elles à la littérature,
ou la littérature et les expériences fictionnelles permettent-elles l'accès à une
«vérité scientifique», qui serait entre autres celle du doute, de la nécessité du
questionnement permanent des systèmes et des vérités a priori rationnelles ?
À une époque où la rupture entre science et littérature est censée être en partie
consommée, quel est l'enjeu de cette articulation persistante entre deux types de
discours, dont l'un est fondé sur l'exercice de la raison, l'autre davantage sur
l'importance de l'imagination ? Quels sont les modèles scientifiques que donne
majoritairement à lire la littérature de l'âge classique ? Quels mots le rationalisme
cartésien trouve-t-il pour se dire ? Une vision gassendiste du monde est-elle plus
directement en accord avec les exigences de la littérature, voire de la fiction ?
Telles sont les questions qui ont motivé le choix d'un tel objet de recherche.
Les articles permettent d'établir deux modes essentiels de positionnement des
écrivains par rapport à la science. Certains semblent instaurer une démarcation
entre l'exigence rationnelle de la science et la littérature, qui s'accommode
mal d'un véritable désenchantement du monde et de sa traduction en langage
mathématique. Il y aurait cependant, plus qu'une franche opposition, un certain
continuum entre les auteurs qui font entrer la pensée scientifique en littérature et
ceux qui laissent une large place à l'imagination. Ceux-là mêmes qui semblent
attaquer avec force «la folle du logis» comme une des principales sources d'erreur
la réhabilitent parfois en recourant à la fiction. C'est ce paradoxe que les articles
ici réunis entendent explorer.
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