L’Encyclopédie des Lumières (1751-1772) a construit un ordre du savoir fondé sur la liaison entre sciences, arts et métiers. L’Encyclopédie méthodique de Panckoucke (1782-1832), présentée comme une suite a, pour sa part, éclaté le savoir en matières. Dans l’une, la réflexion sur un « tout » constitue le point de départ d’une position philosophique distribuée dans un ordre encyclopédique alors que, dans l’autre, ce sont les matières qui sont prioritaires, valorisant ainsi la spécialisation scientifique par la publication de dictionnaires séparés et ordonnés selon deux ordres analytique et sémantique. De nos jours, on entend dire que tout est lié dans la nature. Cette affirmation s’impose chez d’Alembert pour qui, dans la mosaïque des inventions scientifiques, les pierres qui ont contribué à paver le chemin de la vérité édifient l’histoire des sciences. Le lecteur trouvera dans cet ouvrage l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert exposée, d’une part, dans les transformations destinées à l’améliorer, contrefaçons comprises, et, d’autre part, dans son projet philosophique. En 1938, avec l’Encyclopedia, Otto Neurath lançait à son tour un projet d’unification des sciences à partir de l’esprit systématique de d’Alembert en agençant les matières à l’aide de « ponts systématiques ». C’est ce cheminement toujours d’actualité du savoir et des matières que Martine Groult nous propose d’explorer. Issu d’un Séminaire donné à l’Université de Chicago, ce livre interroge la postérité de l’Encyclopédie à travers les trois étapes que sont l’esprit philosophique, la pensée scientifique - avec l’éclatement de la métaphysique - et la théorie de la connaissance.
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