Il y a des livres qui surgissent du néant pour créer une postérité littéraire sans précédent. Le Satiricon fait partie de ceux-là : on ne sait rien de vraiment sérieux sur son auteur, à part quelques suppositions qui ont varié avec le temps et les professeurs d'universités. Le texte, lui aussi, est balafré de part en part, pourri de lacunes que les siècles eux n'ont pas réussi à combler.
Restent des extraits. Dont l'ensemble forment une œuvre surprenante de modernité. Au détour d'une page, on tombe nez à nez avec un loup-garou saisi d'un délire urinatoire. Ou alors, on se prend à écouter des parodies de déclamationes que chérissaient tant les Romains de l'Empire... Sans parler de sexe, qui fit la réputation sulfureuse de Pétrone.
Ce n'est pas pour rien que Pascal Quignard en fait l'origine du roman, sous le signe de la satire, du mélange des genres, pour le dire à la mode d'aujourd'hui, forgeant une généalogie vertueuse du vice.
La traduction de Héguin de Guerle a les charmes grivois de la belle infidèle. A déguster avec parcimonie.
OSV
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