Premier président français sans gris-gris sur son bureau, Nicolas
Sarkozy s'est prononcé pour une politique de rupture avec les complicités
du passé dans l'ancien pré carré, pour s'ouvrir à l'ensemble du
continent et être à l'écoute des jeunesses africaines. Las, le nouveau
chef de l'Etat a, lui aussi, très vite plongé la tête dans la case à fétiches.
Il est même revenu aux pratiques d'une diplomatie parallèle que
l'on croyait révolue. Dans certains cas, les «affaires africaines» sont
redevenues des «affaires domestiques». Une gestion personnalisée
des dossiers qui contraste avec la volonté affichée d'européaniser la
politique africaine et de se désengager sur le plan militaire. Dans
un premier temps, Nicolas Sarkozy s'est moins adressé aux Africains
du continent qu'aux Français noirs des banlieues françaises, avec
priorité à la lutte contre l'immigration. Ensuite, le président a géré
personnellement, dans la précipitation et la cacophonie, l'épopée de
l'Arche de Zoé, la guerre du Tchad et les dossiers judiciaires pendants
tels que celui des biens immobiliers «mal acquis» des chefs d'Etat
africains à Paris, tout en gardant un oeil attentif sur les dossiers sensibles
de la dizaine de groupes français dont les dirigeants sont souvent
ses propres amis. En un an de présidence, Nicolas Sarkozy a dit une
chose et son contraire, du discours très «gaulois» de Dakar à celui
très «africain» du Cap.
En dix chapitres, ce livre raconte, comme une bande dessinée,
les tribulations d'un «Sarko en Afrique» qui ne sait plus quel
masque porter pour ne pas se faire piéger et préserver encore
quelques bijoux de famille de l'ancien empire.
Pour ce livre incisif et informé, qui fourmille de révélations
et de confidences, Antoine Glaser et Stephen Smith ont enquêté
à Paris et dans une demi-douzaine de pays africains.
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