Depuis les années 1970, grandir dans une famille recomposée concerne un nombre croissant d’individus. Des liens inédits unissent beaux-parents et beaux-enfants, demi et « quasi » frères et sœurs, dans une ordonnance différente des lieux et des temps de la vie familiale. Apparaissent de nouvelles manières de vivre et de penser les liens de famille, qui interrogent nos repères traditionnels. Que signifie être père ou mère, beau-père ou belle-mère dans les familles recomposées ? Est-ce donner la vie, donner son nom et ses biens, nourrir et élever un enfant et le chérir, l’adopter ? Que signifie être frère ou sœur ? Avoir eu les mêmes parents biologiques, avoir partagé son enfance dans un même lieu ? Des relations amoureuses et sexuelles entre « quasi » frères et sœurs sont-elles licites ? C’est à ces questions que tente de répondre ce livre à travers l’exploration ethnographique d’une trentaine d’histoires familiales, où le point de vue des « beaux-enfants », devenus adultes, constitue le principal éclairage. A partir de leurs récits, mis en perspective par le recours à l’histoire et à l’anthropologie, Agnès Martial met au jour l’incertitude des termes, des rôles et des statuts qui constituent la trame familiale recomposée dans notre société. En interrogeant les relations entre générations, souvent perturbées par la séparation du couple parental et la notion d’inceste telle qu’elle émerge des pratiques, des discours et du droit, son analyse des familles recomposées permet de mieux comprendre le contenu des relations de filiation, de germanité et d’alliance dans les sociétés occidentales contemporaines.
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