Destin extraordinaire que celui de Pierre Sudreau. Le lycéen qui inspira à Saint-Exupéry le personnage du «Petit Prince» entre en Résistance dès juin 1940. Arrêté, déporté à Buchenwald, il échappe à la pendaison par miracle. À peine libéré, il est reçu par le général de Gaulle qui l'exhorte à «servir l'État comme Jean Moulin»: le voilà plus jeune préfet de France. À Blois, sous les yeux du futur Jean XXIII, il invente le spectacle «Son et Lumière».
De Gaulle, dès son retour en 1958, l'appelle au gouvernement et lui témoigne une confiance particulière. Cependant, en 1962, ne pouvant taire son désaccord sur l'élection de président de la République au suffrage universel, seul à s'opposer franchement au Général, Pierre Sudreau démissionne. Mais en 1965, objet de multiples pressions, il refuse de se présenter contre celui qui reste à ses yeux «l'homme du 18 juin».
Il poursuit sa carrière politique comme député-maire de Blois jusque dans les années 80, présentant notamment un important rapport sur la réforme de l'entreprise. D'autre part, président de la Fédération de l'industrie ferroviaire, conscient de l'impasse du tout-automobile, il a été le promoteur du TGV. Il a publié en 2001 un recueil de souvenirs et de réflexions aux éditions Odile Jacob, Au-delà de toutes frontières. Ce grand acteur et témoin du siècle, dont la discrétion égale le courage, a accepté de retracer son itinéraire exceptionnel en répondant aux questions de François George.
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