« C'est vraiment un piège à la con, la littérature : moi, par moments, ça me flanque la nausée, je t'assure (et ce n'est pas de la littérature !). J'ai perdu toute l'année dernière à rédiger un manuscrit merdeux, du dégueulis impubliable. Le relisant, j'ai trouvé ça tellement nul que je me suis demandé si je n'étais pas en train de devenir gâteux ! [...] Oui, un piège à cons, il n'y a pas d'autres mots : tout ce mécanisme, les relations auteur/éditeur, oui, tout cela, quelle pitoyable comédie (et en plus elle se joue devant une salle vide !). On a parfois l'impression que l'écriture est le dernier refuge de ceux qui ne savent rien faire : statut pas très glorieux, il faut bien le reconnaître, surtout quand le succès n'est pas au rendez-vous, comme c'est presque toujours le cas. La dernière fois que j'ai réellement éprouvé du plaisir à écrire (une jouissance, oui, même si le mot est bien galvaudé), cela remonte à Jérôme (qui est, comme par hasard, ce que j'ai fait de mieux). Tu vois que cela ne remonte pas à hier !... Mais depuis... Oh là là !... »
Lettre de Jean-Pierre Martinet à Alfred Eibel, 15 juin 1987.
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