Il y avait alors en Espagne, parmi les personnages des deux sexes que les ouvrages de dévotion recommandent à la vénération des fidèles, toute une légion de figures originales et hardies. En voyant quelle sorte de femme était une sainte Thérèse, le lecteur profane sentira peut-être qu’en dehors de toute idée religieuse, quelque chose s’est perdu, un rien, une petite étincelle, qui rendait le monde plus pittoresque et la vie plus intéressante...
L’infinité ! Voilà, en effet, le caractère des œuvres de Sainte Thérèse. Voilà la marque distinctive de ce génie qui n’est pas un génie, quoiqu’on lui donne ce nom pour l’exprimer, parce qu’il n’y a pas de nom au-dessus de ce nom. L’infinité ! Certainement il y a de l’infini dans toute âme, mais il y est, et même dans les plus grandes, à l’état latent, mystérieux, sommeillant, comme l’Esprit sommeillait sur les Eaux, tandis que dans l’âme de Thérèse l’infini déchire son mystère, se fait visible et passe dans le langage où la pensée déborde les mots.
Cette héroïne de la vie spirituelle est infinie d’intuition, de profondeur, de subtilité, mais ne l’entendez pas dans le sens littéraire qui voudrait dire excessivement intuitive, excessivement profonde, excessivement subtile. Vous vous tromperiez ! Elle est infinie, infinie dans le sens métaphysique.
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