L'église de Saint-Germain-des-Prés offre un témoignage unique, bien que largement méconnu, de la production artistique de l'an mil.
Dans la nef subsistent les chapiteaux commandés par l'abbé Morard (990-1014), dont l'inspiration remonte aux premiers temps chrétiens. Au tournant du millénaire, cet abbé novateur transforme l'église de Saint-Germain-des-Prés établie sur un monceau sur la rive gauche de la Seine. Le riche monastère se dote d'une nouvelle église, qui demeure le seul exemple de l'architecture de cette époque à Paris.
Les chapiteaux, admirablement restaurés au XIXe siècle, puisent dans la tradition tardo-antique : scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament, bêtes monstrueuses, feuillages jaillissants, personnages énigmatiques et affirmations théologiques ambitieuses se côtoient et s'interpellent.
Les photographies de Jean-François Amelot saisissent les détails et la richesse de la sculpture. Les textes de Alain Erlande-Brandenburg et Anne-Bénédicte Mérel-Brandenburg restituent les origines de l'abbatiale, dans le contexte de l'an mil, et proposent une lecture de ces chapiteaux qui restent, pour certains, énigmatiques. Ils invitent à une découverte des vestiges carolingiens au coeur de Paris.
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