Poète - romancier - aviateur, comme le résume sa plaque au Panthéon.
Tant de livres retracent son parcours ! Celui-ci apprivoise sa courte vie d'une
patine nouvelle : la guerre, tout au long de sa vie. «Ah, Tonio, mon bien aimé !
C'est terrible d'être la femme d'un guerrier...» s'écrire Consuelo, sa femme.
Saint-Ex, poète incapable de dissocier l'action de la pensée, s'engage, comme
il l'écrit, le plus profondément possible dans la guerre. Elle l'inspire, lui qui
refuse de tuer, qui déteste les bombardements aériens. Elle l'interroge aussi,
avec cette formule : «Il faut donner un sens à la vie des hommes. La paix ou
la guerre ?»
Les guerres, il les voit presque toutes. Il est sur les toits de Paris en 1918,
saluant les duels aériens. C'est sa voie. Trop jeune pour s'y engager comme
pilote, il sera trop vieux pour la drôle de guerre. Et pourtant, il tord le cou aux
règlements. Il sera le plus vieux chasseur du monde en 1943. Pilote complet,
suffisamment pour rester en vie tant d'années, il remplit de nombreuses missions
de guerre en juin 40, puis en 43 et 44, en vue du débarquement de Provence.
Plusieurs blessures après des crashs, du bois cassé, mais il ramène tous ses
avions de ses missions, sauf la dernière... Il meurt, commandant de l'Armée de
l'Air, plusieurs citations à son actif, au large de la maison familiale...
La légion d'honneur, il la reçoit pour son comportement exemplaire en
sauvant les pilotes de l'aéropostale capturés par les tribus Maures dans le
désert entre Agadir et Dakar. Il n'a pas trente ans...
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