Ce livre, issu de la Anis Makdisi Memorial Lecture prononcée en 2009 à l'Université américaine de Beyrouth, voudrait servir à l'élaboration d'un « cosmopolitisme » de l'époque de la mondialisation, en partant du malaise de la sécularisation qu'elle engendre (en particulier pour ce qui concerne sa forme institutionnelle française : la « laïcité »), et en explorant ses dimensions philosophiques. Quelle contribution un sécularisme lui-même sécularisé, indépendant des religions civiles aussi bien que des cléricalismes ou des fondamentalismes, pourrait-il apporter à la citoyenneté dans un monde où tout différend local a une répercussion globale, où toute frontière-monde se projette dans l'espace des relations de voisinage, des ségrégations et des conflits civils qui font la réalité de la politique et différencient ses sujets ?
Relisant les interprétations opposées entre elles de la controverse sur l'interdiction du « voile islamique » dans les écoles républicaines, puis les critiques récentes de la catégorie du « religieux », l'auteur esquisse une problématique de la transformation des identités collectives fondée sur la dialectique des formations culturelles et religieuses au sein de l'idéologie. Privilégiant l'élaboration symbolique des différences anthropologiques, il pronostique de nouvelles révolutions religieuses à venir. Tout en réaffirmant l'importance politique d'un « multiculturalisme » de l'hybridité, de la traduction et du « contact de civilisations », il réfléchit aussi, sur les traces de Spinoza, à la possibilité d'un sécularisme hérétique qui exposerait les croyances comme telles intraduisibles à la contestation plutôt que de les refouler hors de la vie publique.
Soumettre d'abord l'analyse du philosophique à la rigueur de la preuve, aux chaînes de la conséquence, aux contraintes internes du système : articuler, premier signe de pertinence, en effet.
Ne plus méconnaître ce que la philosophie voulait laisser tomber ou réduire, sous le nom d'effets, à son dehors ou à son dessous (effets « formels » - « vêtements » ou « voiles » du discours - « institutionnels », « politiques », « pulsionnels », etc.) : en opérant autrement, sans elle ou contre elle, interpréter la philosophie en effet.
Déterminer la spécificité de l'après-coup philosophique - le retard, la répétition, la représentation, la réaction, la réflexion qui rapportent la philosophie à ce qu'elle entend néanmoins nommer, constituer, s'approprier comme ses propres objets (autres « discours », « savoirs », « pratiques », « histoires », etc.) assignés à résidence régionale : délimiter la philosophie en effet.
Ne plus prétendre à la neutralité transparente et arbitrale, tenir compte de l'efficace philosophique, et de ses armes, instruments et stratagèmes, intervenir de façon pratique et critique : faire travailler la philosophie en effet.
L'effet en question ne se laisse donc plus dominer ici par ce que la philosophie arraisonne sous ce nom : produit simplement second d'une cause première ou dernière, apparence dérivée ou inconsistante d'une essence. Il n'y a plus, soumis d'avance à la décision philosophique, un sens, voire une polysémie de l'effet.
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