Premier jalon d'une coopération des historiens ruralistes britanniques et
français, cet ouvrage offre une réflexion sur les sources et leurs méthodes
d'analyse, tout en exposant le bilan de nos connaissances sur la possession
et l'exploitation de la terre (XIIIe-XVIIIe siècles), et les perspectives les plus
neuves sur l'histoire du travail des femmes (XVe-XXe siècles).
La recherche historique aujourd'hui ne peut plus rester confinée dans un
cadre national. Une perspective comparatiste s'impose. Connaître et comprendre
les démarches des historiens étrangers est difficile mais ouvre des horizons nouveaux,
permettant aussi de reconsidérer nos propres travaux. C'est l'un des ressorts
du dynamisme actuel de l'histoire rurale en Europe occidentale. Or les historiens
ruralistes français et anglais se connaissent peu. Ils ont des approches
bien spécifiques. Ceci provient en partie des sources disponibles, qui ne sont pas
toujours comparables et leurs méthodes se sont nettement individualisées, fruit
des traditions de chacune des écoles historiques.
Le but de la rencontre organisée conjointement par les deux associations
d'historiens ruralistes, l'Association d'Histoire et Sociétés Rurales et la British
Agricultural History Society, ne pouvait être une comparaison entre les agricultures
ou les sociétés des deux pays, ce qui ne serait guère judicieux. Son utilité
et celle des actes réside bien plus dans les questions posées par ces regards croisés
sur des méthodes et des sujets précis. Trois thèmes ont été sélectionnés qui
mettaient l'accent sur trois points forts de la recherche en histoire économique
et sociale des campagnes, tous centrés sur la différenciation au sein des sociétés
villageoises.
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