«Cette espèce de demi-religion que le Romantisme prétend être, et la
position à la fois supraterrestre et militante de ses poètes, peuvent bien
n'avoir été qu'un moment de transition, une sorte d'éblouissement passager
entre l'ancienne société catholique et le nouveau monde positif.
On comprend, s'il en est ainsi, que cet éblouissement n'ait pas résisté aux
réalités, apparues dès 1830, de la nouvelle société, et que la critique
littéraire elle-même soit si vite devenue incapable de percevoir ce
qu'avait été la foi romantique. Une altération sensible, après les déceptions
de 1830, puis de 1848, des circonstances qui avaient favorisé cette foi a
précipité la poésie des sommets de l'enthousiasme aux plus sombres
pensées sur le monde environnant et sur son propre statut.
«Quelles furent ces pensées ? Ayant renoncé à la foi qu'elle avait proclamée,
la Poésie l'a-t-elle, à proprement parler, reniée ? La jeunesse romantique,
déçue par les médiocres lendemains de 1830, et la génération littéraire
qui lui succéda ont-elles fait l'humble mea culpa de leurs illusions ?
Se sont-elles converties à la réalité ? à l'ordre établi, qui est la forme
politique du réel ? au conservatisme religieux et social ?»
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