Je suis né poète en 1942, en Belgique, dans l'amour de la langue française. Mes premiers écrits furent des poèmes. Je n 'ai jamais cessé d'en écrire. Se sont interposés des recueils de nouvelles, quelques romans - des fictions - qui masquent parfois cet enracinement dans le verbe premier, dans la poésie.
Celle-ci, à mon sens, est mutation, traduction dans la langue maternelle, selon des cadences très intimes, de la langue sourcière mal connue, celle des émotions et des intuitions. Il arrive que la prose se mue en poème. J'adhère à cet avis de Frédéryck Tristan : « La poésie n'est jamais fictive. »
Michel Host
Restituer la mélodie, les rythmes, les battements du coeur, la froideur géométrique, les clartés et les ténèbres de F.G. Lorca, en cherchant à préserver ce furtif duende gitan et andalou qui est toute son âme, c'est ce qu'a tenté Michel Host dans cette traduction nouvelle du Romancero Gitano.
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Des brises de roseaux mouillés et la rumeur de voix anciennes résonnaient au travers de l'arc brisé du mitan de la nuit.
Les boeufs et les roses dormaient.
Mais voilà, par les hauts corridors les quatre lanternes clamaient avec la fureur d'un saint Georges.
Tristes les femmes dans le val descendaient son sang, du sang d'homme, sang tranquille de fleur coupée, sang amer d'une jeune cuisse.
Et les vieilles femmes du fleuve pleuraient au pied de la montagne une minute infranchissable de chevelures et de noms.
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