« Je hais la guerre, mais j'aime les hommes qui l'ont faite », affirmait volontiers Roland Dorgelès. En août 1914, comme beaucoup de ses amis de Montmartre, il s'était engagé pour la durée de la guerre, abandonnant provisoirement son métier de journaliste - il collaborait entre autres à L'Homme Libre de Clemenceau. De son expérience de fantassin sur les fronts de Champagne puis d'Artois (septembre 1914-août 1915), il rapporta Les Croix de bois et Le Cabaret de la belle femme, écrits en hommage à ses compagnons de tranchée. Membre fondateur de l'Association des
Écrivains Combattants, présent à Verdun lors du choix du Soldat inconnu, il lutta toute sa vie pour préserver le souvenir des anciens combattants. Il fut aussi un des rares écrivains à se pencher au lendemain de la guerre sur le sort des populations
des régions dévastées du nord de la France, et à dénoncer dans Le Réveil des morts l'infâme trafic des « cimetières du front ».
Pacifiste sans être antimilitariste, il pressentit très tôt que le Traité de Versailles signé en 1919 n'éviterait pas un nouveau conflit avec l'Allemagne, et que la génération du feu verrait s'écrouler son rêve de « Der des Ders ». En 1936, il effectua
pour L'intransigeant des reportages sur les dictatures européennes, dans lesquels il dénonça avec autant de virulence le communisme que le nazisme et le fascisme. En 1939, Roland Dorgelès devint correspondant de guerre sur le front.
Pendant l'Occupation, il vécut en Zone libre et poursuivit ses activités de journaliste et de membre de l'Académie Concourt. Par la suite il écrivit plusieurs romans et récits, dont Au beau temps de la Butte, ayant pour cadre le Montmartre de sa
jeunesse.
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