Cinquante années d'absence ! Roger Vailland, le
hussard rouge et le libertin au regard froid, a tiré
sa révérence en 1965. Et Philippe Lacoche, son
cadet, demeure inconsolable de cette perte. Il n'a
de cesse de le citer dans ses articles et dans ses
livres, entretenant sa mémoire à sa façon. Il sème
des petits cailloux..., soit autant d'invites à découvrir
les écrits du prix Goncourt 1957 (La Loi).
Pour lui, Vailland est davantage que Vailland.
Natif de l'Oise, le jeune Rémois séduit par le surréalisme
part à Paris pour ses études avant de devenir
grand reporter à Paris-Soir dans les années 30.
Entré en Résistance fin 1942, il débute dans les
lettres avec un livre inoubliable, Drôle de jeu (Prix
Interallié 1945). Lacoche le découvre avec 325 000
francs, Les Mauvais coups, Un jeune homme seul...
Résistance, cyclisme, condition ouvrière : «Tout
me parlait, m'interpellait, m'émouvait, me révoltait.
Je venais de trouver Vailland ; je ne le lâcherai
plus.»
Vailland le poursuit. A qui il souhaite de demeurer
L'homme sans plaque : «Comme les milans,
comme les ducs, comme les busards, Vailland
rêvait trop des hauteurs aristocratiques. Quelques
mots gravés dans le marbre, trop peu pour lui...»
Il enquête, trouve et interviewe celui qui a
servi de modèle au personnage de Rodrigue
dans Drôle de jeu. Sa passion lui fait composer le
livret d'un oratorio à ce grand frère qu'il aurait
sûrement souhaité avoir.
Cet ouvrage en forme d'hommage rassemble
deux hommes de qualité dans un jeu de miroir.
Du «jeu» de Vailland au «je» de Lacoche, en
quelque sorte.
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