Dans Rivages, Jean-Pierre Gilson réaffirme magistralement sa veine contemplative, veine déjà manifeste dans Paysages industriels, réalisé pour le Centre Régional de la Photographie Nord Pas-de-Calais en 1984. C'est en pleine possession de ses moyens, notamment par la maîtrise de la lumière, du grain photographique, du format, que l'auteur aborde le paysage nocturne des littoraux de la Manche. Nocturne, musical et mélancolique parfois. Mais il ne s'agit pas que de cela. Les références au cinéma, au surréalisme sont évidentes. Cette contemplation nous invite au monde de l'enfance, à un retour intérieur, à la méditation sur l'espace et le temps mais aussi sur la photographie, surtout à un moment où elle est envahie par la fausse monnaie.
Rivages est aussi un fondu au noir. C'est en effet la dernière production de la Mission Photographique Transmanche. Pendant ces vingt dernières années, ce programme a affirmé une politique d'auteurs centrée sur la responsabilité éthique et esthétique face à la société du spectacle. Dans cette aventure, une autre affirmation concerne le rôle du livre comme espace à part entière de la poétique photographique.
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