« Sur la route du retour, Max sentit la terreur l'envahir. La nuit surtout, mais parfois durant la journée, la crainte l'assaillait. C'était une peur tangible, il la sentait tout près de son coeur. Ce n'était pas une maladie (son dernier check-up annuel le lui avait confirmé), c'était la terreur. Il imaginait des catastrophes, surtout seul en voiture alors que sa famille était en plein ciel.
Il pensait à l'avion suspendu au milieu de l'espace. [...] Il pensait à Olivia et aux dizaines de mariages qui avaient échoué autour d'eux : si Olivia le quittait, si elle cessait de l'aimer, si elle tombait malade. Toutes ces redoutables possibilités agressaient la coquille dans laquelle il vivait et mettait son bonheur en péril. Mais il lui semblait découvrir le sens de la vie, le secret du vrai bonheur : il est difficile et terrible d'être béni des dieux. »
Dans une prose minimaliste, Laurie Colwin décrit le quotidien des New-Yorkais branchés lorsqu'un petit grain de sable vient faire légèrement grincer la mécanique. Entre un mari esseulé découvrant en l'absence de sa femme la magie de la télévision, des gâteaux surgelés et des petites secrétaires, ou un petit ami anxieux donnant à tous les objets le nom de celui qu'il prend pour l'amant de celle qu'il aime, Laurie Colwin jette un regard ironique et subtil sur les relations humaines.
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