La narratrice, « écrivain de seconde zone », entame une correspondance avec une critique littéraire de renom à l’aura déclinante, mais toujours en quête d’une petite cour appliquée à faire miroiter son ego.
Une relation classique dominée-dominante, mais qui s’exacerbe lorsque notre romancière ose se prétendre amoureuse de son égérie et harcèle de ses avances cette femme d’un autre monde qui lui ferme résolument les portes de son milieu et lui interdit l’accès à son intimité : « Considérez que je n’existe plus, achetez un pistolet, des comprimés pour dormir, une corde, que sais-je, et suicidez-vous. Mettez fin à vos jours – cessez enfin de nuire. »
C’est tout le contraire qui va se produire. Le moteur passionnel s’emballe et avec lui celui de l’écriture, tout d’un coup régénéré, et qui trouve là son plus précieux carburant : désirs extrêmes et émotions intenses.
Depuis 1988 et Elle , son premier roman, qui lui vaudra une rapide notoriété – et avec lequel ce nouveau texte renoue presque trente ans plus tard –, Martine Roffinella a publié plus de quinze livres, explorant avec minutie et causticité ce qui caractérise l’existence humaine dans tous ses méandres, et questionnant de plus en plus intensément nos portions de vie infimes afin d’appréhender en chacun de nous cette flamme de beauté et de laideur confondues qui nous fait « être ».
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