Édouard Schuré fit la connaissance de Richard
Wagner en 1865 à Munich, après avoir assisté à la
première de Tristan et Isolde. Il le revit en 1869 dans
sa retraite de Lucerne, et en 1876, à l'inauguration du
théâtre de Bayreuth, lors de la création de la Tétralogie.
Il le connut ainsi à trois moments décisifs de sa vie :
d'abord en pleine lutte avec son temps et l'opinion
publique, ensuite dans le recueillement qui précéda la
victoire, enfin au moment du triomphe définitif.
L'amitié et l'admiration de Schuré pour Wagner
furent aussi entières que son indépendance vis-à-vis de
lui. L'homme et l'oeuvre sont éclairés ici avec une pleine
spontanéité de sentiment et une absolue liberté d'esprit.
«Comme artiste, Wagner ressemblait à un puissant magicien
capable d'évoquer toutes les passions par les incantations
de sa musique et le ressort du drame. Comme penseur,
il avait quelque chose du démon qui cherche à concevoir
l'ange par la force de l'intellect et qui, malgré ses étonnantes
facultés, souffre sous le poids de sa nature et aspire à la délivrance.
Ce désir est le fil qui relie toutes ses oeuvres»
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