Soucieux de gagner l'indépendance et l'autonomie du pays face au monde occidental et à l'URSS, le leader révolutionnaire Mao Zedong a mené, entre 1949 et 1976, une «Révolution socialiste» continue. Cet ouvrage observe les formes de l'autoritarisme maoïste en multipliant les angles de vue - arcanes du pouvoir de parti-État, opposition au sein du système, voix réfractaires des petites gens, etc. S'appuyant sur des sources inédites, l'auteur offre des plongées sur des personnages de second ou troisième rang peu connus de l'histoire de la Chine contemporaine, des éclairages sur une ville (Shanghai) plutôt que sur une histoire nationale, ainsi que sur une multitude d'acteurs ordinaires impliqués dans les divers moments maoïstes. Ce décentrement du regard permet de dépasser le cadre étroit de la hiérarchie bureaucratique et de cerner la présence de diverses réponses individuelles et collectives aux formes centralisatrices et hégémoniques de l'État maoïste. En dépit d'un contrôle social mêlé de propagande et de terreur politique, la Chine d'après 1949 n'était pas exempte de diversité dans les comportements, ni de particularisme et de localisme: face à une autocratie omnipotente, les individus et les collectivités étaient loin d'être aussi amorphes qu'on l'a longtemps imaginé. En ce sens, la rupture avec les histoires de la fin de l'ère Qing et de l'ère républicaine s'avère moins accusée et moins définitive.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.