En réaction au déclin de la monarchie et de l'Église dans la France post-révolutionnaire, des théoriciens issus de tous les horizons de la gauche proposent des réformes sociales d'envergures qui réservent une place privilégiée à l'esthétique. Dans cette étude approfondie du romantisme social, Neil McWilliam analyse les profondes répercussions de la philosophie radicale sur l'esthétique et la critique d'art de l'époque et retrace les tentatives menées pour enrôler l'art au service de la doctrine. Il souligne toute la complexité et la diversité des systèmes élaborés par le saint-simonisme, le fouriérisme, le républicanisme, ou encore le socialisme chrétien - mouvements qui s'efforcèrent d'exploiter le pouvoir édifiant de la forme esthétique sur l'esprit - et montre, contrairement aux idées reçues, que l'art social ne se limite pas à un didactisme étroit.
Il s'agit de déterminer doublement quelles conventions président au jugement et à la réception artistique, et quels objectifs sont visés par les différentes idéologies politiques des radicaux. Se fondant sur l'analyse d'un vaste échantillon d'articles de presse, d'images et de documents délaissés jusqu'ici par les chercheurs, ainsi que d'écrits politiques essentiels de Saint-Simon, Philippe Buchez, ou encore Pierre Leroux, l'ouvrage dévoile un aspect important de l'histoire du mouvement radical et fournit un nouvel éclairage sur l'art post-romantique. L'étude porte également sur le rôle joué par la culture dans un contexte de bouleversements politiques et démontre que si les radicaux ont échoué à mettre en pratique un art social, c'est parce qu'ils ne purent s'affranchir du discours dominant et hésitèrent jusqu'au bout à forger de véritables liens avec une classe ouvrière laissée pour compte.
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