Transformation d'anciens logements ouvriers et de quartiers à l'image dévalorisée en lieux désirables, engagement dans la vie sociale locale : les gentrifieurs (classes moyennes déclassées, nommés indistinctement " bobos ") travaillent au reclassement des lieux mais aussi à la consolidation de leur propre trajectoire sociale – à " rester bourgeois ". À partir d'enquêtes menées à Montreuil et à la Croix-Rousse, Anaïs Collet montre les ressorts sociaux à l'œuvre derrière ces mutations urbaines.
Les anciens faubourgs populaires sont à la mode. Population, boutiques, prix des logements, réputation : tout change dans ces quartiers autrefois ouvriers des grandes villes françaises. La pression immobilière y joue un rôle central et les politiques urbaines, bien souvent, l'accompagnent ; mais ce sont des habitants qui, au jour le jour et à leur échelle, transforment ces lieux. Ce livre leur est consacré et entend montrer, à partir d'enquêtes menées à Montreuil-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis et à la Croix-Rousse, à Lyon, les ressorts sociaux qui se cachent derrière les mutations urbaines.
Disputer des usines désaffectées à des marchands de biens ou des entrepreneurs chinois, transformer un pavillon de banlieue en " vieille maison pleine de charme ", se constituer un groupe d'amis-voisins ou travailler à rendre les écoles fréquentables, implique un fort investissement humain et financier ; mais cela procure aussi des bénéfices symboliques et économiques appréciables lorsque le statut social n'est plus garanti. En transformant d'anciens espaces ouvriers à l'image dévalorisée en lieux désirables, les gentrifieurs – ceux que la presse nomme les " bobos " – travaillent à reclasser ces lieux mais aussi à consolider leur propre trajectoire sociale, bref, à " rester bourgeois ".
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