L’œuvre de Georges Perec (1936-1982) apparaît aujourd’hui sans conteste comme celle d’un classique de la seconde moitié du xxe siècle. Prenant acte de ce statut patrimonial, ce volume se donne un objectif moins rétrospectif – faire le bilan de trois riches décennies de recherche – que prospectif, en s’efforçant de contribuer à la relance d’une activité critique dont le dynamisme semble évidemment lié à l’accession à ce statut de classique. Dans un article devenu célèbre, « Pourquoi lire les classiques ? » (1981), un autre écrivain de l’Oulipo, l’Italien Italo Calvino, avait défi l’œuvre classique par sa lecture, énonçant la proposition suivante : « Toute relecture d’un classique est une découverte, comme la première lecture. » S’agissant de Perec, tout se passe en effet comme si cette canonisation avait bel et bien ouvert le champ des lectures possibles, permettant en particulier le dépassement de la perspective biographique pour l’intégrer à des approches diverses, qu’elles soient théoriques, génétiques, historiques, stylistiques ou plus largement poétiques. C’est de cette diversité, et de cette ouverture, critiques que ce volume rend compte, proposant ainsi une série de « découvertes » (comme le disait Calvino) pour inviter à la relecture d’une œuvre décidément inépuisable.
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