André Theuriet, l'habit vert d'Auberive
Chantre de la Montagne langroise et de ses paysages, André Theuriet,
receveur enregistreur à Auberive de 1856 à 1859, a merveilleusement
appréhendé la nature haut-marnaise. Timide, sensible, intériorisé,
André Theuriet a toujours trouvé le bon côté des lieux.
Que dire des 80 romans et 286 titres qu'André Theuriet nous a laissés ?
Qu'il faut les lire ! Et en premier lieu «Reine des Bois» que publie
aujourd'hui de nouveau «Le Pythagore Editions». Une bonne opportunité
pour retrouver nos racines, de redécouvrir les us et coutumes d'une
campagne oubliée, tout en respirant le parfum des villages, des forêts,
du changement des saisons.
André Theuriet, entrera tout naturellement à l'Académie pour revêtir
un habit vert qui lui sied parfaitement.
André Theuriet a consacré une quinzaine de livres au Pays de Langres,
dont deux se détachent, «Sauvageonne» et... «Reine des Bois» !
Un hymne à la joie naturelle. Mais qui peut mieux qu'André Theuriet
parler de cette région, comme il le fit lors de son discours d'admission
à l'Académie :
«Il y a en effet de longues années que je débarquai par un soir gris de
novembre, en plein pays langrois, et qu'un heureux hasard administratif
m'appela à Auberive, en Haute-Marne. Ce petit coin de terre où je demeurai
près de trois années, me charma à tel point, que l'enchantement dure
encore. Je revois avec une étonnante netteté le village que baigne l'Aube
naissante, l'ancienne abbaye des Bernardins et surtout une délicieuse
promenade "Entre-deux-Eaux", qui méritait bien son nom, car elle était
bordée par deux bras de l'Aube, aux ondes claires et peuplées de truites
frétillantes. De tous côtés, le bois enveloppait ce village d'une ombre
pacifique et fraîche. J'y ai passé en pleine solitude, de douces heures
de rêverie et de travail, j'y ai risqué mes premiers vers. Au fond des
combes silencieuses, sous les futaies de foyards, j'ai glané les éléments
de mes premiers livres et s'il est vrai qu'on appartient surtout au pays
qui vous a réchauffé le coeur et nourri l'essentiel, je suis fier de le dire
ici : je suis haut-marnais parce que j'aime la Haute-Marne et parce
que je lui dois beaucoup».
Difficile de dire mieux ! Vous avez dit «habit vert» ?
Bruno Theveny
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