Réfugié-e-s : Les jetables
La bonne conscience des Européens à l'égard des migrant-e-s et des réfugié-e-s varie selon les circonstances ; ainsi, lorsque les atrocités de la guerre en Syrie apparaissent dans toute leur crudité, elle s'éveille et s'affirme au grand jour. Malgré le poids des clichés et la déliquescence politique généralisée d'une Europe où les opinions vacillent au moindre séisme médiatique, un peu partout en France et en Europe des gens se mobilisent pour accueillir ces fugitifs toujours plus nombreux. Face à cette situation inédite, certains gouvernements, plus ou moins timorés, cherchent - ou font mine de chercher - des solutions d'aides, d'autres verrouillent leurs frontières et n'hésitent pas à lancer leurs cerbères armés contre cette populace désorientée - tandis que l'Allemagne, à la surprise générale, se pose en toute magnanimité comme État providence.
Mais les attaques terroristes de Paris du 13 novembre 2015 changent soudainement la donne, et renvoient à la case départ le sort des déplacé-e-s, déporté-e-s, réfugié-e-s, migrant-e-s... Il n'est plus question d'hospitalité. Désormais, pour la grande majorité des gouvernements européens (dont la France), ces personnes, hier victimes à plaindre, deviennent indésirables et sont assimilées à des terroristes : des Jetables. Les frontières, à l'instar des opinions publiques, se referment. On « peut » désormais les renvoyer au pire d'où ils viennent, à l'eau ou ailleurs. Qu'importe ce qu'ils et elles deviendront, on entretient et nourrit l'amalgame : ils et elles paieront pour les terroristes.
La mémoire historique est courte.
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