Les questions liées à l'éducation font l'objet de débats plus ou moins
ininterrompus tant parmi les professionnels qui en ont la charge que, plus
largement, dans l'espace public. Les problèmes d'ordres pédagogique et curriculaire
occupent souvent le devant de la scène dans ces controverses. Faut-il
transmettre des connaissances ou amener les élèves à construire leurs propres
savoirs ; aller du simple au complexe ou s'engager d'emblée dans des projets
intégrés ? Comment articuler des savoirs de base et des compétences plus
complexes ? Faut-il accorder une place centrale à l'enseignement de la grammaire
ou la subordonner à d'autre approches pédagogiques moins arides ?
Faut-il maintenir ou assouplir les distinctions entre différentes disciplines ?
Est-il seulement possible de procéder à de tels choix et de les mettre
en oeuvre au niveau d'un système éducatif national ? Peut-on réformer les
contenus et les méthodes d'enseignement ? L'ouvrage examine ces questions
au travers de l'analyse d'une réforme dans le contexte de la Belgique francophone.
On y montre combien le sens même de la réforme évolue et se
transforme en fonction des acteurs qui s'en saisissent.
Se creuse ainsi un important décalage entre la logique d'élaboration et
d'impulsion des réformes au sein de laquelle priment les enjeux économiques,
scientifiques et politiques et la logique de la médiation et de la mise en oeuvre.
L'analyse conduit alors à mettre en cause la notion même de réforme et l'idée
d'une linéarité et d'une forte cohérence entre les phases de production, de
médiation et de réception qu'elle induit.
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