Le «romantisme politique» connaît un regain d'intérêt important
en Allemagne sous la République de Weimar (1918-1933),
au point de devenir un élément essentiel du discours politique
de l'époque. Avec la «communauté», la «nation» ou le «peuple»,
le «romantisme» va constituer un des mots magiques autour desquels
se cristallisent les débats de la vie intellectuelle weimarienne. Le présent
ouvrage entreprend donc d'analyser les stratégies de discours politiques
qui se structurent autour du paradigme romantique entre 1918 et 1933.
À partir d'un corpus d'auteurs variés, pour certains célèbres et pour
d'autres tombés dans l'oubli (Arthur Rubinstein, Carl Schmitt, Othmar
Spann, Karl Mannheim, Wilhelm von Schramm, Paul Tillich), il est
possible de montrer l'existence non d'une idéologie politique clairement
définie, mais d'une sensibilité «romantique» qui transcende les oppositions
politiques traditionnellement conçues comme imperméables
(gauche/droite, conservateur/progressiste, nationaliste/universaliste, etc.)
et qui se construit dans l'opposition fondamentale à l'individualisme
matérialiste du «libéralisme» capitaliste.
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