La mise en récit de sa vie se démocratise aujourd'hui de plus en plus
avec de nombreuses attentes, au risque d'en arriver aux fameuses
«illusions biographiques» dénoncées dans les années soixante-dix par
Pierre Bourdieu. Car, si la narration est maintenant parée de toutes les
vertus, notamment en cas de vécu extrême - justement là où sa mise
en mots bute sur des impasses -, et si nous constatons bien que le récit
peut être travaillé avec des attentes thérapeutiques ou cathartiques
voire formatives, peut-il être considéré «en soi» comme facteur de
résilience, ou permet-il d'en révéler, après coup, l'éventualité ? Est-il
porteur d'émancipation possible de ce qui a été subi, ou au contraire
enfermement de sa vie dans des mots qui fixeront les traumatismes en
un présent sans fin ? S'oppose-t-il au «silence» ?
Ces questions ont été développées et débattues avec Boris Cyrulnik,
préfacier, en partie à Wroclaw en Pologne lors d'une journée d'études
(mai 2015), par Marie Anaut (Lyon), Manuela Braud (Angers),
Luciane Goldberg (Fortaleza, Brésil), Martine Lani-Bayle (Nantes),
Gérard Ostermann (Bordeaux). Épilogue de Gaston Pineau (Tours-Montréal).
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