Cet essai, issu d'enquêtes de terrain, interroge l'éternel récit de la « ville malade » qui conduit l'action politique à dialoguer avec les sciences sociales. Approches chronologique et thématique s'y croisent.
Au XIXe siècle, l'hygiénisme a généré un nouvel ordre urbain et une forme d'intervention fondée sur la spatialisation des faits sociaux et sanitaires, par classement en îlots insalubres. La notion de territorialité dangereuse a nourri la pensée de l'urbanisme. Comment, au cours des XIXe et XXe siècles, les « mouvements modernes » ont alimenté le débat sur le sens des lieux, entre rationalisation et romantisation ?
Ces questions sont posées par les chercheurs qui, à la suite du philosophe Henri Lefebvre, reconsidèrent la modernité urbaine et proposent de nouveaux récits non sans influence sur les démarches des aménageurs. Comment la technocratie a-t-elle intégré ces conceptions dans les rouages de sa machinerie ? Comment les sciences sociales et les acteurs urbains s'accordent-ils avec les usages contemporains de la notion de ville malade ? D'où vient le sentiment de culpabilité à l'égard de la gentrification et de l'ère anthropocène, hostiles au « peuple » et à la « nature » ?
Voilà qui amène à revisiter, en contrepoint, l'état actuel des petites villes, territoires devenus souvent pauvres et perçus comme menaçants car délaissés par la métropolisation. Le dernier chapitre est une esquisse de l'étude à venir des nouveaux récits sur la ville malade provoqués par l'actuelle pandémie.
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