La Théorie des touts et des parties (Recherche III) et L'idée de
la grammaire pure (Recherche IV) complètent la théorie de
l'abstraction idéatrice et de la signification exposée dans les deux
premières recherches. L'objet de la phénoménologie, ce ne sont
jamais des faits de nature, mais des essences. Il y a des possibilités
et des impossibilités essentielles, a priori de l'organisation du
champ de conscience et du réel, comme de celle de l'expression
signifiante et du discours. Jetant les bases d'une «ontologie» phénoménologique,
les Recherches III et IV annoncent les Idées directrices
pour une phénoménologie (1913) et Logique formelle et
logique transcendantale (1929).
La Recherche V forme la clef de voûte de l'édifice. Consacrée aux
«vécus intentionnels» et à «leurs contenus», elle propose la
théorie phénoménologique de la conscience définie par sa structure
intentionnelle. Husserl y précise ce qui le rapproche et ce qui le distingue
de la psychologie descriptive de Brentano ou du néokantien
Natorp. Il écarte toutefois l'hypothèse d'un «moi pur» que, par la
suite, il jugera nécessaire de rétablir.
Loin d'alourdir l'exposé, ces références offrent l'intérêt de montrer à
l'oeuvre et sur le vif l'édification d'une vision originale. Quoique
prise encore dans la gangue d'un langage désormais caduc, elle soumet
à la critique la notion classique de représentation. En établissant
des distinctions aussi fondamentales, Husserl propose, pour
exprimer ce qui n'était pas encore exactement exprimable, une
nouvelle terminologie, en particulier celle de la corrélation entre
«noèse» et «noème».
R. S. et A. L. K.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.