En préambule
Je ne suis pas grec, encore moins musicien, il y a quelque temps déjà que je n'ai pas fumé.
Mais depuis que j'ai découvert cette musique nommée Rébétiko, son univers et l'esprit libertaire qui l'irrigue m'ont happé.
D'abord je fus intrigué par le milieu où le Rébétiko s'est développé, dans les quartiers mal famés, les prisons, les fumeries de haschich des ports du Pirée, de Thessalonique, d'Athènes.
Puis je fus conquis par les personnalités des musiciens, les rébètes, des marginaux, frères d'infortune et d'exil.
Déracinés de Turquie et des îles grecques survivant dans les bidonvilles aux portes des grandes cités.
Né dans la Grèce des années 20, le Rébétiko est comparable dans ses thèmes au tango, au fado.
On le nomme parfois le blues grec.
On le danse de manière hypnotique, yeux fermés.
Le danseur se lève, comme appelé, il tourne lentement sur lui-même, suivant chaque inflexion de la mélodie.
On entend dans cette musique un lien puissant entre l'Orient et l'Occident.
On y entend la douleur de l'exil, le romantisme des ports, l'errance de noctambules, leurs amours miséreuses. L'échec et l'humour.
À l'aube de cette musique, le public et les musiciens étaient frères... Cette rugosité chantée entre parias, au coeur des bas-fonds, dérangeait...
Va comprendre...
En 1936, un dictateur nationaliste, Métaxas, prit le pouvoir à Athènes et décida que ces marginaux chantants devaient être mâtés...
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