Entre Cannes et Menton, sommes-nous vraiment en France ? Sur cette Côte d’Azur à la beauté fatale, les lois de la République peinent à s’appliquer.
Après les émirs du Golfe persique, les Russes et les Kazakhs viennent flamber dans les boîtes de nuit et placer leur fortune dans des villas à plusieurs dizaines de millions d’euros. Les mafieux italiens, pourchassés dans la péninsule, ne se contentent plus de chercher refuge sur la Riviera française. Ils s’y sont incrustés et blanchissent les revenus du trafic de drogue.
Cet argent d’origine douteuse fait tourner les têtes. Chacun, à son niveau, cherche à en grappiller quelques miettes. Par tous les moyens. Au point que, selon un élu poursuivi par la justice, « les gens écœurés par les affaires, ce sont ceux qui n’ont pas eu leur part ». Corruption et passe-droits paraissent aussi naturels que l’air qu’on respire : les places dans les ports de plaisance se négocient sous le manteau, tandis que des maires déclassent des terrains pour les rendre constructibles au profit de leurs amis haut placés.
Face à ces dérives, l’État semble passif et la justice peu curieuse des malversations financières impliquant des notables. Les requins de la Côte d’Azur ont le champ libre.
Hélène Constanty, journaliste et réalisatrice, collabore à L’Express et Mediapart. Elle est née à Marseille et vit à Nice. Elle a publié plusieurs livres d’enquête, dont Députés sous influences, avec Vincent Nouzille (Fayard, 2005), et Razzia sur la Corse. Des plasticages à la folie spéculative (Fayard, 2012, Prix du livre corse 2012).
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