Cette étude vise à réagir contre une conception simpliste de la pensée d'expression arabe, trop souvent réduite à des aspects antagonistes de l'Islam (mystique/rationalisme, soufisme/juridisme, ésotérisme/littéralisme, etc.). Or non seulement se sont également exprimées en arabe des pensées non islamiques, mais l'islam lui-même a connu des formes internes de réflexion critique, d'autant plus variées que c'est une religion globalisante, intégrant la gestion du spirituel et du temporel, de l'individuel et du collectif, du mental et du matériel.
On vise à éclairer cette complexité en partant de points particuliers ne rentrant pas dans les grandes catégories évoquées plus haut et on en propose des illustrations : - La question de la détermination d'une orthodoxie (avec l'exemple de la doctrine almohade, qui a été l'objet de fortes contestations mais n'en a pas moins rallié les grands noms de l'histoire de la pensée d'ibn Tufayl et d'Averroès). - La question des marginalités montre l'impact, à l'intérieur de l'Islam, des pensées hétérodoxes, la répercussion intellectuelle du fait communautaire, et suggère le degré de complexité que peuvent atteindre certaines filières. - Aux considérations culturelles habituellement prises en considération, on propose d'ajouter d'une part la question des niveaux de langue (classique, dialectal,..), d'autre part l'emprise de l'ordre du quotidien sur la rationalité. - Certaines potentialités de pensées exprimées en arabe sont abusivement appréciées pour des motifs idéologiques, ou sont l'objet d'extrapolations arbitraires. En revanche on suggère quelques démarches prometteuses qui mériteraient plus d'attention. - Enfin on rappelle l'intérêt qu'il y aurait à tenir compte de l'effet produit, sur telle pensée analysée, par le regard de l'observateur, effet soit de fond, soit de méthode.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.