Chronique d'une mort annoncée, celle de la mère de l'auteur, atteinte d'une forme rare de cancer du sein, le récit d'une enfance à Berlin-Est, avant la chute du mur, dans une famille d'intellectuels dont Christiane est le pilier à la fois tragique et magique. Au compte-rendu limpide, presque consciencieux et documentaire de la maladie se mêle le parcours d'une femme en quête de ses origines, -son père, un scientifique juif, disparut en 1943-, cultivant de ses ascendances des traditions essentiellement culinaires et dotée d'une joie de vivre qui affecte même sa pensée de la mort : « Qui sait ? Peut-être même que c'est bien... »
Au fur et à mesure, toute « ostalgie » mise à part, resurgissent les contraintes matérielles, les tensions silencieuses qui constituaient le quotidien désolé de la vie en Allemagne de l'Est, le désarroi quasi burlesque des naufragés de la communauté juive de Berlin. Mais à la gravité du thème personnel et historique, l'auteur, dans un style simple et non dénué d'humour, oppose la force des souvenirs heureux et la complicité incroyablement tendre et pudique qui unit mère et fils.
Le lecteur est touché tour à tour par l'implacabilité du sort et la sollicitude du jeune homme qui prend en charge la maladie de sa mère tandis que les changements drastiques subis par le pays depuis le Tournant défilent en toile de fond sur un mode proche du très acclamé Good bye Lenin !
Cette « auto - non fiction » s'inscrit ainsi dans la lignée de grands textes comme Le Malheur indifférent de Peter Handke ou Le livre de ma mère d'Albert Cohen.
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