«Le poème parle de la date qui est la sienne» écrit Celan. Le psaume
aussi. Le motif de la perte est au centre de ce recueil poétique. Mais de
quelle perte s'agit-il ? Quelle date ? Un deuil peut-être, marqué par le
temps du poème, par la lecture du psaume qu'aucune autre langue ne
peut accompagner. La parole continue qui circule dans Qui est comme
Dieu est adressée à Jean-Luc Nancy. Mais cette adresse renvoie à un
événement que le temps de la pensée ne peut pas dire. Cette parole adressée
ne dit rien d'autre que le temps de la perte, de l'expulsion, de
l'errance, laquelle reste secrète. L'écriture arpente une langue qui ne décide
pas de tout. Que lui arrive-t-il à la langue lorsqu'elle ne peut plus demeurer
dans des objets de pensée ? Ni chose ni apparoir, c'est alors que la
main qui creuse la parole fait se lever un chant plus proche du psaume
que du poème.
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