La conception néolamarckienne de l'évolution des espèces était fondée sur deux idées
simples que l'on pensait alors pouvoir soumettre à l'épreuve de l'expérimentation : d'une
part, les êtres vivants - parce qu'ils sont plastiques - sont capables de variation ; de
l'autre, l'hérédité est à même d'enregistrer tout ou partie de ces variations (hérédité des
caractères acquis).
Mettant de côté le principe de sélection naturelle postulé par Darwin, les biologistes
français s'emparèrent de la question des mécanismes évolutifs et, attirés par les réussites
et les possibilités de la physiologie expérimentale développée par Claude Bernard, ils
tentèrent de construire un évolutionnisme analogue qu'ils qualifièrent de
«transformisme expérimental».
Au fil d'une histoire qui s'étendit sur près de soixante-dix ans (1870-1940), l'auteur
explore ici l'identité de cet évolutionnisme ainsi que les raisons de son échec. On
découvrira par la même occasion tous les bénéfices que l'histoire épistémologique des
sciences pourrait retirer de l'étude des idées fausses.
«Laurent Loison montre que le fondement du néolamarckisme était le méme que celui
du darwinisme : la parfaite adaptation des organismes à leur environnement. Mais là où
les darwiniens en faisaient le résultat d'un tri des variations aléatoires par la sélection
naturelle, les néolamarckiens français y voyaient le fruit de l'action directe du milieu sur
les organismes.
Par sa réussite, cette étude éclaire un certain nombre de questions plus générales.»
Michel Morange (extrait de la préface)
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