Les enfants délinquants d'aujourd'hui seraient plus nombreux, plus violents, de plus en plus jeunes. Qui en porte la responsabilité ? Est-ce la justice, supposée laxiste ? Ou les hommes politiques, souvent accusés de sacrifier la prévention à la répression ? Pour en débattre, deux hommes que tout oppose a priori : Claude Goasguen, professeur de droit, député UMP et maire du XVIe arrondissement de Paris, et Jean-Pierre Rosenczveig, président du Tribunal pour enfants de Bobigny.
Juristes l'un et l'autre, Claude Goasguen et Jean-Pierre Rosenczveig débattent ensemble du poids de la délinquance juvénile, de ses manifestations, du regard que la société porte sur elle. Ils remettent en perspective l'ordonnance de 1945 dont les principes essentiels (« tout sauf la prison ») régissent encore une justice des mineurs que certains taxent de laxiste. Ils discutent de l'utilité de renforcer un arsenal répressif qui s'est déjà considérablement alourdi ces dernières années, avec les centres fermés et les prisons pour mineurs, et cherchent les clés d'une législation efficace, entre « cas par cas » et fermeté.
De quels nouveaux moyens doter la justice ? Une justice des mineurs spécifique est-elle pertinente ? N'est-elle pas démunie face à des enjeux qui la dépassent ? Loin du débat public caricatural qui fait régulièrement irruption à chaque fait divers, l'homme politique et le magistrat confrontent leurs points de vue sur toutes ces questions. Au-delà de leurs divergences, un souhait commun émerge de leurs échanges : la rédaction d'un Code de l'enfance, porteur d'un nouveau souffle pour le XXIe siècle, à l'image de ce qu'a été l'ordonnance de 1945 pour le siècle précédent.
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