Quel savoir pour l'éthique ?
Action, sagesse et cognition
Ce livre part de l'idée que l'éthique de l'action humaine se rapproche plus de la sagesse que de la raison : il s'agit de mieux comprendre ce qu'est être bon plutôt que d'avoir un jugement correct dans des situations particulières.
Les sciences cognitives redonnent aujourd'hui une valeur centrale à l'agir immédiat, à savoir les situations où une action adéquate émerge d'une circonstance particulière-et ce en contraste avec la tradition dominante selon laquelle l'abstraction et le raisonnement sont au centre des activités cognitives. L'auteur examine ainsi le rôle de l'immédiateté et de la spontanéité dans la vie cognitive.
Ce dépassement de la vision rationaliste de l'agir trouve une résonance dans le champ éthique avec la philosophie pragmatiste et les traditions de sagesse. Plutôt que de rechercher ou d'édicter des normes du juste ou du bien, une éthique pragmatique doit retrouver nos capacités d'action incarnée et les cultiver à partir du quotidien jusqu'au niveau d'une sagesse. L'auteur confronte cette approche aux grandes traditions de sagesse orientale-le confucianisme, le taoïsme et le bouddhisme. Dans ces traditions, l'homme vertueux, l'expert en éthique, n'agit pas d'après un ensemble de règles morales, mais incarne plutôt un « savoir faire ».
« L'éthique, selon Varela, est d'abord un acte, une manière de faire face, immédiatement, à une situation. Ce que les sagesses ont privilégie, en particulier celles de l'Orient, c'est un perfectionnement progressif de cette posture pratique. Connaître le bien, savoir ce qu'il vaut mieux faire n'est pas, en l'occurrence, affaire de discours et de discernement théorique. Question de posture, plutôt, d'attitude, d'adaptation - sans plan préalable, sans hésitation. »
LE MONDE
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