Quel riche sera sauvé ?
En déclarant qu'il était plus difficile à un riche d'entrer dans le Royaume des cieux qu'à un chameau de passer par le trou d'une aiguille (cf. Mc 10, 25), Jésus n'a-t-il pas voué à la perdition tout détenteur de capitaux ? L'effroi de ses auditeurs n'a pas échappé à Clément d'Alexandrie, ni la détresse spirituelle qui guettait les riches de la ville, quand ils voyaient la distance existant entre leur mode de vie et les exigences de l'Évangile.
Mais la parole du Christ avait-elle été bien comprise ? L'auteur des Stromates se révèle ici tour à tour exégète, dogmaticien, moraliste et directeur spirituel. Dans l'Alexandrie bigarrée de la fin du IIe siècle, sa pensée de fin lettré allait ouvrir à ses auditeurs et à ses lecteurs des perspectives insoupçonnées sur les richesses de la parole divine. Cette première homélie sur un sujet difficile et controversé devait connaître un grand succès.
Après une entrée en matière qui invite chacun à l'espérance, Clément analyse soigneusement le texte évangélique. Il s'élève ensuite à de profondes considérations sur l'amour de Dieu et du prochain, avant de conclure à nouveau par un vibrant appel à l'espérance. Le Quis dives salvetur est la première tentative de réflexion chrétienne sur les rapports de la foi et de l'argent. Le « Mamon de l'injustice » y devient un moyen d'accéder aux « tentes éternelles ».
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