À la différence des autres médias, la radio et la télévision n'ont pas de moyen direct de dénombrer leur public, ce public qui les choisit, et qu'elles vendent sous forme de « coût au mille », d'espaces publicitaires, d'émissions sponsorisées. Désormais les dispositifs progressivement élaborés pour mesurer les audiences sont devenus un élément indispensable pour l'économie et la programmation des médias. Dès leur naissance, à la fin des années 1940, avant même que leur publicité ne soit autorisée, et jusqu'à aujourd'hui, avec l'audimat, ces dispositifs ont suscité de multiples controverses. Les médias les utilisent tout en les craignant, et leurs résultats, supposés confidentiels, font l'objet de fuites et de contestations. Le pouvoir politique s'en saisit pour y trouver une mesure de son action ; d'autres s'en méfient et ne cessent de dénoncer leur tyrannie sur les programmes. Pourtant, mis à part des textes polémiques ou de défense hagiographique, aucun travail n'avait été mené sur l'audimat et ses prédécesseurs. Cet ouvrage se propose d'en éclairer les mécanismes et de montrer comment, en fixant des règles conventionnelles mais plausibles, ces instruments ont réussi à concilier des définitions divergentes du public et sont utilisés pour orienter la programmation des stations et des chaînes sans en être pour autant les seuls maîtres.
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