Claude Anet (1868-1931)
"C’était le samedi 10 mars 1917. Vers les trois heures de l’après-midi, une jeune fille sortit seule d’une maison de la Znamenskaia. La large rue blanche de neige sous le soleil clair de cette journée d’hiver présentait un aspect inaccoutumé. Il y avait peu de passants. Des groupes de trois ou quatre ouvriers montaient vers la gare Nicolas. Des femmes du peuple, la tête enveloppée dans des fichus de laine beige qui encadraient leur visage, regardaient immobiles sur les trottoirs. La jeune fille remarqua qu’un marchand de fruits, au rez-de-chaussée de la maison, fermait lentement les volets de sa boutique. Une longue file de tramways était arrêtée dans le haut de la rue, qui était noir de monde. « Que se passe-t-il, se demanda Lydia, est-ce encore une manifestation sur Nevski ? » Son frais visage enfantin prit une expression sérieuse. Mais elle ne put la conserver longtemps. Le sourire qui lui était naturel reparut sur sa bouche à la lèvre inférieure un peu forte, creusa deux fossettes sur ses joues rosées par le froid, éclaira deux grands yeux bleus d’une pureté de source, et, ayant fermé le col de sa fourrure, elle se dirigea vers la place Znamenskaia. Plus elle en approchait, plus la foule devenait dense, et, à une cinquantaine de pas de la place, elle fut obligée de s’arrêter. Des troupes barraient la rue."
1917. La Russie bascule dans la Révolution. Les aristocrates se posent la question : Quelle attitude adopter ? Pendant ce temps, la jeune Lydia, fille du prince Volynski, inconsciente du danger, arpente les rues de Petrograd afin d'être au courant de ce qui se passe... Elle fait la rencontre de Nicolas Savinski, un banquier important, qui décide de la protéger des dangers encourus...
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