La psychanalyse, qu'elle soit freudienne, lacanienne ou reichienne, dépasse de beaucoup les techniques auxquelles on la réduit parfois. Elle offre de la vie une vision plus large, plus ample, qui ne se réduit pas à l'enveloppe dans laquelle on enferme l'individu, mais le relie par sa parole et par son corps à ceux qui l'entourent et qui l'ont précédé. L'individu, ou du moins l'individu fragile, qu'on nomme ainsi, ne peut que rencontrer les autres et, pour sa propre expansion, désirer qu'eux aussi soient plus « libres ». Non pas de cette liberté qui enferme, mais de celle qui élargit notre sphère vitale et à laquelle s'opposent les structures rigides et l'injustice. Et, au-delà, il s'agit bien de retrouver la possibilité d'une harmonie avec l'univers tout entier.
Ce sont ces préoccupations, cette vie, les questions sur la façon dont elle circule, les questions aussi sur tout ce qui s'y oppose, qui font qu'une réflexion à propos de la psychanalyse ne peut laisser les anarchistes indifférents. Bien qu'il paraisse pourtant loin de ces préoccupations, Archinov écrit, à la fin de la Révolution makhnoviste : « Prolétaires de tous les pays ; descendez dans vos propres profondeurs et cherchez-y la vérité, vous ne la trouverez nulle part ailleurs ! »
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