Les propriétés des communes ont été l’objet de querelles interminables. Au xviie siècle, temps de la montée de l’individualisme agraire, elles acquièrent la réputation d’inutilité et d’improductivité. Depuis lors, le communal a toujours été stigmatisé, érigé en symbole de l’archaïsme des petits paysans cramponnés à leurs usages collectifs. Loin de cette schématisation, Nadine Vivier met en évidence la diversité des attitudes régionales. Refusant de réduire les biens communaux à une simple question économique, elle analyse l’attachement des villageois aux coutumes locales, et elle retrace la succession des enjeux dont ils sont l’objet. Enjeu social lorsque, sous Louis XV, ils sont déclarés patrimoine du pauvre, afin de fixer les miséreux dans les campagnes. Puis la Révolution en fait aussi un enjeu politique. À travers tout le xixe siècle, la propriété collective se maintient, patrimoine nécessaire à l’autonomie de communautés face au pouvoir central, à leur maîtrise de l’espace et à la conscience de leur identité.
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