Présenter la phénoménologie en sa naissance même, tel est
l'intérêt des Recherches logiques de 1900/1. «Ouvrage inaugural,
Werk des Durchbruchs», c'est ainsi que Husserl les qualifie
en 1913, dans la préface à leur seconde édition. Inaugural, mais
non périmé et jamais renié, bien que la «phénoménologie transcendantale»,
avec la théorie des «réductions», ait rétrospectivement
modifié le texte d'origine. La présente traduction fait donc
état en annexe de la première version des variantes de la première
édition. Elle permet ainsi de saisir à sa source l'oeuvre qui suscita,
dans la philosophie contemporaine et à travers le monde entier, un
véritable nouveau départ.
Aujourd'hui, l'on sera particulièrement attentif, dans les Recherches
logiques, à la problématique qui n'a jamais cessé de préoccuper
Husserl jusqu'à la fin de sa vie : le conflit et, tout à la fois, la
profonde connexion entre l'objectivité de la science et l'exigence
d'une fondation subjective de la vérité. Comprendre le vécu, non
comme un simple fait, mais comme une structure, telle est la
conversion révolutionnaire qui détache de la psychologie, tout en
préservant la primauté de la description des actes de conscience sur
l'arbitraire spéculatif.
Le tome premier des Recherches logiques, intitulé Prolégomènes à
la logique pure, prélude à l'ensemble en établissant, contre les
conceptions dominantes de l'époque - psychologisme, relativisme,
pragmatisme -, l'idéalité des objets de la science, de la logique, et
de leurs lois. Husserl y réfute le relativisme et y analyse les conditions
de l'accord entre les consciences. Cette question reste au
centre des controverses actuelles autour du fondement de la vérité
sur un simple consensus.
R. S. et A.-L. K.
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