Phénomène à la fois littéraire et médiatique, l’autofiction entretient un rapport singulier aux images, et particulièrement aux images en mouvement. Cinéma, télévision, vidéo influencent l’imaginaire des écrivains et leur perception d’eux-mêmes, mais aussi celle de leurs lecteurs. Grâce à un usage fin de la polysémie du terme « projection », processus technique, ressource psychique ou métaphore, Élise Hugueny-Léger analyse les réalisations et les parcours d’une dizaine d’auteurs d’autofictions qui font dialoguer l’écriture littéraire et le matériau filmique. À l’ère de la médiatisation accrue des écrivains, certaines problématiques centrales de la pratique autofictionnelle sont ainsi réinterrogées, notamment celles de la quête d’identité et de la représentation de soi. Il apparaît alors que l’étude de l’imbrication entre écrit et écrans permet avant tout d’exprimer la mouvance du sujet et les fissures qui le parcourent. De Marguerite Duras à Delphine de Vigan, en passant par Emmanuel Carrère, Annie Ernaux ou encore Christine Angot, Élise Hugueny-Léger présente de manière accessible un corpus de voix singulières, offrant au lecteur un éclairage inédit sur des oeuvres souvent peu connues. Élise Hugueny-Léger est enseignante au sein du département d’études françaises de l’Université de St Andrews (Écosse). Spécialiste de l’oeuvre d’Annie Ernaux, elle travaille sur la littérature contemporaine à la première personne. Son intérêt pour la création littéraire s’étend aux ateliers d’écriture et aux dispositifs d’écritures plurilingues.
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