Alors qu’aujourd’hui la violence semble souvent prendre le pas sur l’humanisme, il est particulièrement urgent de mettre en lumière le chemin inverse parcouru par deux fois dans les prétoires au cours du XXe siècle à propos de sujets sociétaux majeurs.
Rendre la justice est au cœur du contrat social. C’est pour cela que les procès tiennent une place centrale et publique dans la cité. Certains ont marqué leur époque, car ils ont changé les lois comme le rappelle avec force Basile Ader dans Procès en scène. Les formidables plaidoiries de Gisèle Halimi, lors du procès de Bobigny d’une part, et de Robert Badinter, lors du procès de Patrick Henry d’autre part, l’une en faveur du droit des femmes à disposer de leur corps, l’autre pour faire admettre que la mort ne saurait être décidée par des hommes à l’encontre de leurs semblables, ont respectivement abouti à la dépénalisation de l’avortement et à la suppression de la peine de mort.
En contrepoint, le procès où un tout jeune avocat sous les armes fut requis de défendre, le jour même, cinq de ses camarades promis au peloton d’exécution, au plus terrible de la guerre de 14/18, raconte comment la justice, lorsqu’elle se veut exemplaire, peut être expéditive, mais que l’avocat y conserve une place parfois décisive.
Basile Ader, avocat au Barreau de Paris, ancien Vice-Bâtonnier et conservateur du musée de l’Ordre fit le choix de porter ces trois procès sur scène pour en commémorer les anniversaires. Le théâtre s’y prête parfaitement, tant il ressemble, par sa dramaturgie et ses unités de lieu et de temps, à une audience judiciaire.
Le lecteur de « Procès en Scène », comme les spectateurs des représentations de ces trois pièces, retrouvera ou découvrira ainsi ces grands moments de justice qui sont devenus des moments d’Histoire.
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